Les cosmétiques font partie intégrante de notre routine quotidienne, nous offrant des bienfaits pour la peau, le teint et le bien-être en général. Cependant, avez-vous déjà pensé à la science qui se cache derrière la conservation de ces produits ? Parmi les ingrédients clés, les conservateurs jouent un rôle crucial pour garantir la fraîcheur et la sécurité des cosmétiques que nous utilisons.
Définition et importance des conservateurs
Les conservateurs sont des additifs essentiels dans les cosmétiques, agissant comme des gardiens pour empêcher la prolifération des micro-organismes tels que les bactéries, les moisissures et les levures. Ces micro-organismes, naturellement présents dans l’environnement, peuvent contaminer les produits cosmétiques, les rendant impropres à l’usage et potentiellement dangereux pour la santé.
L’ajout de conservateurs que les produits conservent leurs propriétés et leur sécurité sur une durée de conservation raisonnable, même après ouverture et utilisation fréquente.
Utilisation des conservateurs : Une nécessité ciblée
L’utilisation des conservateurs n’est pas systématique pour tous les produits cosmétiques. Elle est particulièrement importante pour les produits à forte teneur en eau (plus de 5%), tels que les crèmes, les lotions et les toniques. En effet, l’eau crée un environnement favorable à la prolifération des micro-organismes.
De même, les produits fréquemment exposés à l’eau, comme les gels douche, les shampoings, après-shampoing, les savons, nécessitent des conservateurs pour éviter la contamination microbienne lors de leur utilisation.
Choisir le bon conservateur : Une sélection rigoureuse
Le choix du conservateur adapté ne se fait pas à la légère. Il dépend de plusieurs facteurs clés :
- La formulation du produit : Crème, eau, huile… chaque type de produit requiert des conservateurs spécifiques qui s’intègrent parfaitement à sa texture et à ses propriétés.
- Le pH du milieu : L’efficacité des conservateurs varie selon le niveau d’acidité ou de basicité du produit.
- Le processus de fabrication : La méthode de production peut influencer le choix du conservateur en fonction de sa résistance à la chaleur ou à d’autres conditions de fabrication.
- La cible clientèle : Les besoins et les sensibilités des consommateurs, notamment les peaux sensibles ou sujettes aux allergies, doivent être pris en compte lors du choix du conservateur.
Controverse autour des conservateurs : Entre science et perception
Depuis quelques années, les conservateurs font l’objet d’une controverse grandissante. Certaines études ont mis en évidence des effets potentiellement néfastes de certains conservateurs, particulièrement les parabens et le phénoxyéthanol, suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
Il est important de noter que ces études scientifiques font l’objet d’analyses et d’évaluations continues par les autorités compétentes. En Europe, le Règlement Cosmétique encadre rigoureusement l’utilisation des conservateurs, définissant des listes positives et des restrictions d’utilisation pour garantir la sécurité des consommateurs.
Alternatives naturelles : Vers des solutions plus douces
Face aux préoccupations grandissantes autour des conservateurs synthétiques, l’industrie cosmétique s’est tournée vers des alternatives naturelles. Ceux dits “nature-identiques” sont des molécules présentes dans la nature, mais parfois difficiles à obtenir en quantités suffisantes pour une utilisation industrielle.
Parmi les conservateurs naturels autorisés, certains offrent des propriétés antimicrobiennes et antifongiques, mais leur efficacité peut être plus limitée que leurs homologues synthétiques :
- L’acide benzoïque* et l’acide sorbique* peuvent être obtenus à partir de sources naturelles, mais ils sont également souvent synthétisés en laboratoire.
- L’acide salicylique* est dérivé d’un composé naturel présent dans le saule.
- L’acide benzylique* est un composé naturel présent dans certains fruits et baies.
- L’acide déhydroacétique* est produit par un micro-organisme.
*aussi synthétisé.
Conservateurs naturels pour les recettes cosmétiques
Phase aqueuse (à base d’eau) :
La phase aqueuse est composée d’eau et de divers composants solubles dans l’eau. Son rôle crucial dans la stabilisation de l’émulsion empêche les gouttelettes d’huile de se séparer.
Alcool : L’alcool de grain (éthanol) ou l’alcool cétylique sont des conservateurs efficaces contre les bactéries et les moisissures. Ils peuvent être asséchants, il est donc important de les utiliser avec un hydratant. (0,5 à 1%)
Extrait de pépins de pamplemousse : Cet extrait est riche en antioxydants qui aident à protéger les produits contre le rancissement. Il est également antibactérien et antifongique. (0,2 à 0,5%)
Sorbate de potassium : Ce sel est un conservateur doux et efficace contre les moisissures et les levures. Il est souvent utilisé en combinaison avec d’autres conservateurs, comme l’acide benzoïque. (0,2 à 0,5%)
Benzoate de sodium : Ce sel est efficace contre les bactéries et les moisissures. Il est fréquemment utilisé en combinaison avec le sorbate de potassium. (0,3 à 0,5%)
Huile essentielle d’arbre à thé : Cette huile essentielle a des propriétés antibactériennes, antifongiques et antivirales. Elle peut être irritante pour la peau, il est donc important de la diluer avant de l’utiliser. (0,1 à 0,5%)
Huile essentielle de clou de girofle : Cette huile essentielle a des propriétés antibactériennes, antifongiques et antivirales. Elle est par ailleurs très forte, il est donc important de l’utiliser avec parcimonie. (0,05 à 0,2%)
Huile essentielle de lavande : Cette huile essentielle a des propriétés antibactériennes et antifongiques. Elle est aussi apaisante pour la peau. (0,2 à 0,5%)
Vitamine E : La vitamine E est un antioxydant qui aide à protéger les produits contre le rancissement. Elle peut également apaiser la peau. (0,5 à 1%)
Phase huileuse (à base d’huile) :
La phase huileuse est constituée d’un mélange d’ingrédients non miscibles à l’eau, comme les huiles, les cires et les lipides. Cette phase forme les petites gouttelettes que l’on observe dans l’émulsion.
Vitamine E : Comme mentionné ci-dessus et elle aide à protéger les huiles contre le rancissement. (0,5 à 1%)
Extrait de romarin : Cet extrait est riche en antioxydants qui aident à protéger les huiles contre le rancissement. Il est de plus antibactérien et antifongique. (0,5 à 1%)
Huile essentielle de lavande : Comme mentionné ci-dessus et elle peut aussi aider à protéger les huiles contre le rancissement. (0,2 à 0,5%)
Huile essentielle de clou de girofle : Comme mentionné plus haut et possède des propriétés antibactériennes, antifongiques et antivirales. Elle est très forte, il est donc important de l’utiliser avec parcimonie. (0,05 à 0,2%)
Tocophérol : Le tocophérol est une forme de vitamine E qui est particulièrement efficace pour protéger les huiles contre le rancissement. (0,5 à 1%)
En plus des ingrédients ci-dessus, il en existe d’autres comme le Geogard 221 aux propriétés conservatrices.
Le Geogard 221 : Substance efficace contre un large spectre de micro-organismes, y compris les bactéries, les moisissures et les levures. Il est doux pour la peau et ne provoque généralement pas d’irritations. Il est également biodégradable et non toxique pour l’environnement. (de o,2% à 1% selon la phase)
Remarques :
Il est important de noter que les conservateurs naturels sont souvent moins efficaces que les synthétiques.
La quantité de conservateur nécessaire dépendra de la phase (aqueuse ou huileuse), des ingrédients utilisés et de la durée de conservation souhaitée pour le produit.
Il est toujours préférable de faire des tests de conservation pour s’assurer que vos produits sont bien conservés.